La période de crise a pour conséquence de réduire notre zone de confort. Les crises deviennent rapidement des instants de remise en question personnelle.
Les diminutions budgétaires, l’expérience du chômage vécue par les personnes qui nous entourent, le chômage partiel, l’augmentation des temps partiels, l’incertitude quant à notre avenir, les faillites en cascade dans certains secteurs économiques, sont autant de vecteurs générateurs de peur et d’incertitude.
Or l’on sait que le projet de reconversion professionnelle arrive à se nourrir de ces facteurs.
En période de stabilité économique, la reconversion professionnelle peut être perçue comme un risque, ce qui pourrait apparaître comme une opportunité devient alors un frein. La sécurité de l’emploi et la routine deviennent ainsi un matelas confortable dans lequel on aime à se vautrer.
La crise vient, au contraire, bousculer nos habitudes et nos croyances. Elle devient une menace qui peut jouer un rôle moteur dans notre projet de vie professionnelle.
Lorsque notre emploi devient soudainement incertain, la reconversion professionnelle, autrefois écartée, se transforme en un objectif à atteindre.
Mais attention, il existe un décalage certain entre le discours qui valorise la reconversion professionnelle et la réalité du terrain.
Jean PRALONG, psychologue et professeur en gestion des RH à Rouen Business School, analysait dans un article de 2014 du blogexpectra , les effets de la crise sur le comportement des salariés.
Dans les faits, il constatait que la majorité des reconversions sont davantage « contraintes que souhaitées » et que le changement de carrière volontaire reste selon lui « un phénomène très limité ».
Parmi les craintes qu’il recense, on retrouve la peur d’exercer un métier inconnu, de se confronter à de gros obstacles sur un marché du travail déjà tendu, d’avoir à négocier des rémunérations qui risquent d’être moins avantageuses.
D’autant qu’il précise que les recruteurs préfèrent en général des parcours linéaires, les craintes de ces salariés sont donc en grande partie fondées.
Si pour ce professeur de GRH la crise est un frein au changement de carrière des candidats salariés traditionnellement peu mobiles, il n’en reste pas moins que les personnes hautement qualifiées, dotées d’expertise, se lancent dans la « création d’entreprises implantées localement sur des secteurs plus solides car non délocalisables ».
Le désire de reconversion se matérialise ainsi vers entrepreneuriat qui apporte la créativité, l’indépendance, la mise en perspective de son expérience professionnelle au service des clients et non plus de son entreprise.
Ainsi La crise peut vous inspirer l’envie de vous dépasser et de concrétiser vos projets de vie professionnelle. Dans ce cas, ne renoncez pas à votre rêve mais faites-le intelligemment en vous faisant aider par des professionnels.